mercredi 26 octobre 2011

J'aime les mots qu'il faut dire.

   Je viens d'apprendre que l'Académie française avait décidé de mettre les pieds dans le plat contre les abus de nouveaux mots issus de langues étrangères, liés à internet ou simplement véhiculés par les jeunes et leur façon d'abréger les mots et expressions. Je ne peux que me réjouir d'un retour aux sources du Français tant j'aime les mots et la richesse de notre vocabulaire.
   Mais une question se pose, notre si belle langue ne l'est elle pas par les apports des autres cultures? C'est d'accepter les évolutions qui permet de mieux les intégrer, je ne vois pas pourquoi il faudrait imposer des lois à une langue, l'important est que chacun puisse s'exprimer, comment peut on le faire autrement qu'avec ses propres mots qu'ils soient argot, dialecte ou patois. Laissons les gens dire ce qu'ils ont à dire, mon fils ne me parle pas comme il le ferait avec ses copains, je ne parle pas de la même manière, non plus, en fonction de mon interlocuteur. Il faut adapter son verbe au risque d'être incompris, alors laissons leur diversité aux discours.
   Que chacun utilise le parler, le parlage, voire la parlure qui lui sied, l'important est la parole, le style fera l'élocution, quitte à traduire certains mots, cela développe l'esprit de recherche. Alors faisons fi des recommandations d'académiciens dépassés par les évènements, que chacun s'exprime à sa juste façon, comprendra qui veut! Nous n'allons pas nous lancer dans la sémiotique à chaque mot nouveau, il suffit d'être attentif au discours de son interlocuteur pour en comprendre le sens général, après ce n'est qu'une affaire de détails.
   Car, finalement, les mots utilisés pour exprimer une idée importent peu, c'est le sens que leur donnera l'auditeur qui compte, en cela le Français regorge de mots à double sens, il suffit de relire certains des textes de ce blog pour s'en convaincre. C'est l'expression qui est importante, pas le style ou la prononciation, un mot ne vaut que par la phrase qui l'entoure, c'est elle qui lui donne son sens, propre au discours prononcé. L'utilisation d'abréviations n'est pas une réduction, ce n'est qu'un raccourci qui permet le développement du discours, il peut même y gagner en concision et la brièveté d'un discours en fait la précision.
   Encore une fois, il est préférable d'entendre une vérité mal exprimée que des mensonges éhontés entouré d'un décorum de mots choisis. Nous en arrivons au stade où celui qui s'exprime ne comprend plus lui même ce qu'il dit, pas plus d'ailleurs que celui qui lui a écrit son discours, l'abus de vocabulaire riche nuit à l'expression orale, voire écrite. Nombreux sont ceux qui ont accédé à la lecture en commençant par des livres au vocabulaire limité, mais qui en facilite l'accès à des personnes peu lettrées, la curiosité les poussera vers la culture du beau verbe. Nous avons tous commencé par cette voie puisque nos premières lectures, pour simplistes qu'elles furent, ont poussé certains d'entre nous à aller plus loin.
   Voilà, j'aime les mots qu'il faut dire, tous les mots, cela va sans dire car l'important est de pouvoir le dire, de quelque façon que ce soit.
   Messieurs les académiciens, éteignez donc la lumière et allez prendre l'air...du temps, vous apprendrez ainsi à mieux parler, comment faut il vous le dire? Et vous, éteignez votre ordinateur, c'est par là qu'ils veulent faire passer leurs inepties.
 
 

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