mercredi 5 octobre 2011

J'aime la polyvalence.

   Dans notre monde, il n'est pas de plus grande qualité requise, il faut savoir faire preuve de polyvalence, avoir plusieurs cordes à son arc est devenu un impératif. Il est nécessaire d'être un "homme à tout faire" aux yeux des employeurs et de l'état puisqu'il prétend obliger les chômeurs à accepter des emplois qui ne leur conviennent pas, pour lesquels ils n'ont pas été formés, ou formatés d'ailleurs.
   La diversification est le mot à la mode dans le milieu de l'emploi, il faut être capable d'exercer plusieurs métiers pour en trouver un, voire les exercer tous en même temps, vu que partout les employeurs ne proposent plus que le salaire minimum, au sacro-saint nom de la compétitivité mondiale. Pour gagner un salaire qui permette de vivre décemment, il faut donc exercer deux emplois au moins, tant que le salaire minimum existe en tout cas, après nous consacrerons notre vie au travail, plus de loisirs, plus de vie, mais ça c'est pour plus tard, enfin je crois, enfin je l'espère!
   En attendant, il faut savoir diversifier ses activités et c'est un expert qui vous le dit, avec un curriculum vitae qui ressemble à un catalogue de vente par correspondance, la polyvalence est devenu un art de vivre chez moi, je n'ai que des raisons de m'en réjouir en ces temps de disette d'emplois, cela me permet de rebondir. Car, loin d'effrayer de potentiels employeurs, mon passé les interpelle, ils sont impressionnés par les capacités d'adaptation d'un candidat, mais refusent de reconnaître une qualification comme acquise. Ma polyvalence fait de moi un débutant perpétuel, c'est là son moindre défaut, mais il permet à tous ces vils avares de ne me proposer qu'une rémunération de misère, je deviens une simple valeur ajoutée!
   Les divers métiers que j'ai pratiqués me servent pourtant quel que soit l'emploi visé, les employeurs qui abusent de ma générosité actuellement le savent, mais ils font semblant de n'en rien voir, ils omettent que la polyvalence permet de développer d'autres dons, celui de clairvoyance par exemple! On apprend vite à connaître sa vraie valeur lorsque l'on prétend se vendre plus facilement, il faut être apte au rebond si l'on veut pouvoir rebondir dignement. Il faut devenir une balle de tennis frappée par Roger Federer et pas une de ces balles en caoutchouc qui partent dans tous les sens, il faut savoir jusqu'où on peut aller si on veut pouvoir aller n'importe où!
   Être polyvalent, c'est posséder des aptitudes, des capacités variées, pouvoir aller n'importe où, n'importe quand, faire n'importe quoi mais pas n'importe comment! Il faut savoir observer les plus expérimentés pour mieux apprendre les gestes ou les postures à adopter face à une nouvelle activité, le développement de la curiosité est un des atouts essentiels pour un polyvalent, c'est la plus grande qualité de la polyvalence, il faut être attentif tout le temps et à tout. Il faut apprendre vite et ne pas reproduire le comportement des autres mais créer le sien propre afin de ne pas avoir à souffrir la comparaison et même devenir plus efficace que ces gens enfermés dans leurs habitudes. C'est un challenge permanent, une espèce de course à l'échalote où, aussitôt une étape franchie, il faut se préparer à la suivante. C'est, parfois, fatigant, mais c'est toujours exaltant de se sentir en vie!
    Voilà, vous pouvez éteindre ces faux vecteurs de la polyvalence que sont vos ordinateurs, car ils ne permettent que de se disperser, là où il faudrait être concentré.

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