samedi 2 juin 2018

Oscillations.

   C'est le problème lorsque l'on gagne en souplesse, le risque est grand de paraître hésitant à force d'oscillations qui ne sont que des mouvements ondulatoires, mais pas forcément un simple va-et-vient!
   La perplexité provoquée par les tergiversations de la neurologie ne m'aide pas à progresser vers une quelconque forme de stabilité. Les vacillations dues à la médication contre l'épilepsie ajoutent un frein à mes envies de mouvement et déclenchent des fluctuations nocives de mon humeur. J'ai le sentiment d'avoir régressé dans la maîtrise de mes émotions, la colère en tête.
   Je ne devrais pas être affecté par des oscillations puisque ma vie n'a été que mouvement, mais je me rends compte que c'était surtout physique et que je conservais une certaine constance dans mes actes. Là, il me faut accepter une période de flottement si je ne veux pas risquer la noyade ou, comme la situation me gonfle, un envol intempestif!
   Je suis en plein tâtonnement, pourtant je reste les bras ballants, attendant le coeur battant une variation dans le verdict des neurologues ou autres neuro-affidés.
   Mes hésitations ne sont dues qu'à ma nature, je n'arrive pas à m'imaginer assis et actif, j'ai besoin de mouvement pour me sentir vivant. Cette hyperactivité, modeste imitation de celle de ma Maman, me rend le mouvement aussi essentiel que la respiration, mais d'avoir brûlé la chandelle par les deux bouts à son prix, si j'accepte cet état de fait je pourrais avancer à nouveau.
   La recherche des causes de cette aussi soudaine que virulente épilepsie me contraint à regarder ma vie dans toutes ses réalités, enrichissantes comme impécunieuses.
   D'avoir vécu seize heures par jour permet d'élargir le champ d'activités, associé à mes capacités d'enregistrement cela m'a permis d'acquérir une expérience réellement hors du commun, il me faut maintenant apprendre à m'asseoir pour en profiter pleinement.
   Mais je n'arrive pas à m'arrêter et mes ralentissements ne sont dus qu'à la maladie, cet art de se mouvoir autrement m'échappe toujours, mes oscillations ressemblent encore à des atermoiements.
   Il me faut trouver le moyen de rester assis plus longtemps, d'ailleurs la longueur des textes de ce blog n'est liée qu'à une durée d'écriture, pas au-delà d'une heure et rares sont ceux qui ont excédé ce délai.
   J'ai pourtant le sentiment que cette affection ne m'arrive pas par hasard et que c'est peut-être le moment de m'atteler à raconter cette invraisemblable histoire qu'est celle de ma vie!
 

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