dimanche 10 juin 2018

Un cynique stoïque.

   Je n'en avais pas conscience à l'époque mais lorsque, en classe de sixième, nous avions étudié la Grèce antique, j'ai été pris d'un véritable engouement pour cette période et ses héros mythiques autant que mystiques. J'avais même demandé au curé qui nous enseignait le catéchisme en quoi son histoire de Jésus était plus crédible que les douze travaux d'Hercule!
   J'avais onze ans et seuls les actes héroïques avaient mon attention, la guerre de Troie, l'odyssée, Hercule était un modèle, Ulysse un exemple.
   Il m'aura fallu quarante ans pour rencontrer les philosophes de la même époque, chaque chose en son temps, avant je ne devais pas être prêt sans doute. Je me surprends à éprouver le même intérêt avec le même engouement, d'Hercule me voici devenu Diogène!
   Il faut revenir à l'école, remonter les souvenirs pour se remémorer les apprentissages, les professeurs ne nous ont pas présenté beaucoup de ces grands penseurs, s'en tenant aux plus connus, Platon en tête. Voilà pourquoi j'avais éludé ces philosophes, j'étais choqué de leur glorification de la pédophilie mais plus encore par la façon d'éluder la question des enseignants.
   Mon retour en terre de philosophie ne sera donc due qu'au hasard de la rencontre avec Epictète et sa vision du cynisme. Il était des hommes qui savaient que cette perversion n'était qu'une entrave supplémentaire à l'atteinte de la liberté, ils surent rester stoïques!
   Mais ce n'est pas,loin s'en faut, le seul motif d'intérêt, leur art de dénoncer, il y a environ deux mille cinq cents ans, la surconsommation, l'abus de lois si nombreuses qu'elles en deviennent contradictoires, la dictature de la bien-pensance est parfaitement adapté à la société...d'aujourd'hui!
   La différence avec les philosophes de notre époque est la liberté de rhétorique qui n'est plus que théorique, nos derniers représentants du cynisme philosophique se sont éteints et ne sont qu'à peine cités, Coluche, Desproges, Le Luron et Devos ont l'air de n'avoir jamais existé!
   Nous n'avons plus de véritable "fou du roi", la liberté de parole est devenue l'otage du politiquement correct, nous sommes devenus les esclaves du "qu'en dira-t-on".
   Et si l'on peut taxer nos dirigeants de cynisme, c'est parce qu'ils ne nous laissent que les os à ronger, ils se comportent comme des chiens en nous traitant comme des chiens.
   Peu importe, une majorité d'entre nous continue de les regarder amoureusement en espérant une caresse de temps en temps et là n'est pas mon sujet, même si le propos n'est pas hors sujet!
   En fait, je pensais que l'étude du cynisme m'amènerait au stoïcisme puisque beaucoup de philosophes ont suivi ce chemin, omettant que, par nature, j'aime sortir des sentiers battus. Je vais essayer de discourir de la philosophie du cynisme, tout en restant stoïque devant le scepticisme cynique de potentiels critiques!
 

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