dimanche 24 juin 2018

Trompeuse apparence.

   C'est l'été, il fait beau mais pas très chaud pour un Breton du sud, ce qui est un avantage lorsque l'on aime pas faire la saucisse sur le sable. Je pensais arpenter l'un de ces chemins côtiers si pleins de charme, mais l'été a le don de les emplir de touristes de plus en plus nombreux.
   J'aime le contact humain mais pas à ce point là surtout que, malgré ma tenue estivale, bermuda-sandales-sacoche en bandoulière, j'ai plus l'air d'un touriste qu'eux. Mais je ne peux pas croiser trois ou quatre touristes sans être sollicité, il paraît que l'on voit que je sais où je vais, alors même que je déambule aux hasards de mes pieds.
   Lassé de cette trompeuse appartenance à la communauté malouine attribuée à tort, je décidais qu'il valait mieux sortir des sentiers battus afin d'être plus tranquille. Seulement ma seule échappatoire était une bande rocheuse léchée par les flots de la marée haute, je m'élançais plein de confiance, convaincu que ce serait un exercice bénéfique pour la souplesse de mon dos.
   Le début de ma promenade fut fort agréable, je trouvais un rocher au confort relatif pour profiter mieux du ballet des bateaux entrant ou sortant du port. Puis je reprenais ma marche, mais très vite la marée me contraignit à passer par les endroits les plus escarpés, la promenade se transforma peu à peu en randonnée sportive avant que de tourner à l'escalade. 
   Mes sandales me contraignant à bien choisir mes appuis, ce qui avait l'apparence d'un chemin un peu ardu s'est révélé être une chausse-trappe, trop tard pour faire demi-tour et sans autre choix que de  continuer.
   Après quelques frayeurs et face à un mur de cinq ou six mètres de haut, je décidais qu'il valait mieux essayer de passer plus près de l'eau. Deux vagues plus tard, trempé jusqu'à la ceinture, je changeais d'avis et décidais qu'il était plus sage d'escalader que de nager au vu de ma tenue.
   Les sandales mouillées étant incompatibles avec les acrobaties imposées, je dus attendre qu'elles sèchent, dès que possible je me relançais décidé à en finir avec ce qui ressemblait plus à une épreuve qu'à une promenade.
   Aussi fus-je soulagé d'apercevoir une possibilité de couper court en rejoignant directement le sentier battu que je retrouvais complètement abattu! Heureusement, le temps que j'arrive là, les touristes étaient partis pour la plupart et j'ai pu reprendre mon souffle en même temps que le chemin de la maison.
   Je me rendis compte que mes périlleux exercices avaient duré plus de trois heures, avant de constater que je n'avais pas fait plus de cinq cent mètres qui ne m'ont, pour lors, pris que quelques minutes!
   Il n'y a donc eu que mon état de fatigue à n'être pas qu'une trompeuse apparence!
 
 

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