samedi 7 janvier 2012

J'aime chercher la petite bête.

   Il n'y a plus de saisons, ce n'est pas un lieu commun mais le constat d'une réalité, il fait, en ce mois de janvier, à peu près le même temps que l'été dernier, à peine plus frais. La nature y perd son latin et les animaux sont déréglés par ces variations climatiques, surtout les insectes.
   Il y a quelques jours à peine, alors que je taillais mes rosiers, j'aperçus une mouche, une simple mouche mais en plein hiver! Ma curiosité fut mise en éveil par cette rencontre impromptue, je décidais de laisser là mon sécateur pour pousser plus avant mes investigations entomologiques. J'affûtais mon regard (entendez par là que j'ai remis mes lunettes!), je concentrais mon attention, me penchais sur les détails de ce lieu de vies qu'est un jardin.
   La première découverte surprenante fut, sans aucun doute, le nombre impressionnant d'insectes divers et variés que rencontra mon regard acéré, mais , signe des changements climatiques, beaucoup de ces derniers m'étaient inconnus. Et même, ceux d'entre eux que j'avais déjà rencontrés au cours de précédentes observations paraissaient n'être plus les mêmes.
   Ainsi ma première découverte fut une coccinelle qui roulait des mécaniques, se prenant pour une voiture, imaginez ma surprise quand elle s'envola dans une pétarade mécanique digne des plus bruyantes de nos automobiles! Puis, je vis un coléoptère collé aux pierres, refusant de décoller, malgré mes injonctions, il prétendait ne plus pouvoir se décoller  et demandait instamment que l'on change son nom en collé-aptère, puisque ses ailes ne pouvaient plus lui servir! Continuant mon enquête, quelque peu inquiet, dois je le préciser? Je tombais sur une colonie de fourmis qui fourmillaient formidablement, au point que j'en éprouvais des fourmillements dans les jambes, rien que de très normal me direz vous. Mais elles se déplaçaient en formant la lettre k, à ma question sur le pourquoi d'un tel comportement, elles me répondirent, dans un bel ensemble, qu'elles étaient les fourmis-k et qu'elles prétendaient ainsi investir toutes les cuisines de France! J'allais partir, un peu effrayé je dois bien le dire, quand une mouche se posa sur ma main, heureusement elle avait l'air d'être normale. Mais, lorsqu'elle se déplaça, je vis apparaître des petites tâches noires sur ma peau: "quel est encore ce sortilège", ne puis je m'empêcher de m'exclamer. La mouche me répondit sur un ton badin qu'il n'y avait là rien que de très normal puisqu'elle appartenait à l'espèce des mouches tâches, ainsi nommée parce que les humains les rasent!
   C'en était trop, je décidais de rentrer, complètement éberlué, voire apeuré, mais une autre surprise m'attendait quand je voulus changer de vêtements, ils étaient infestés de mites. Non contentes de faire des trous dans mes habits, elles se mirent à se moquer de moi avec une ironie mordante, je leur demandais de cesser leurs quolibets. Elles me répondirent qu'elles ne le pouvaient puisque appartenant à l'espèce des mites railleuses et qu'elles attendaient de pouvoir partir à la guerre!
   Voilà, j'ai réussi à m'en débarrasser en les mettant dans un avion en partance pour l'Afghanistan! Mais si ce ne sont pas là des preuves concrètes que le réchauffement climatique provoque des bouleversements dans la nature, j'en ferai appel aux "pas pillons", puisqu'ils ne volent pas!

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