dimanche 8 avril 2018

Toujours envie!

    C'est le paradoxe de la situation, avoir envie d'être en vie comme si de rien n'était, mais être freiné dans ses envies par la vie.
   Il se pose alors la question existentielle, pourquoi mon corps et mon cerveau refusent-ils à ce point une cohabitation sereine voire, dans ce cas particulier, une nécessaire collaboration?
   La seule certitude qui se fait jour est le vieillissement de mon corps, la douleur à la limite du supportable, des pertes d'équilibre de plus en plus fréquentes, les joies du temps qui passe, en gros!
   Mais, face à un simple escalier, mes jambes vont naturellement éluder une marche sur deux, je suis grand c'est comme un réflexe, sauf que les deux premiers pas mettent fin à mes velléités de jouer les sportifs et je termine mon "escalade" titubant comme un boeuf cacochyme!
   L'escalier sort vainqueur de chacune de nos confrontations, mais je ne puis m'empêcher de relever son défi plusieurs fois par jour et jamais encore l'idée de monter marche par marche ne m'a effleuré, c'est pourtant ainsi que je termine mon ascension!
   Je dois mettre mes envies sous l'éteignoir avant qu'elles ne m'éteignent, modérer mes envies pour faire durer ma vie plus longtemps, mais aurais-je envie de vivre plus longtemps une vie sans envies? Devenir vieux empêcherait d'être envieux, l'enjeu étant de rester enjoué en se jouant de ses envies, sauf celles de faire pipi qui me semblent de plus en plus fréquentes, pas au point de justifier le titre, pas encore!
   Il ne suffit pas d'avoir envie de ne plus avoir envie pour ne plus avoir d'envies, ni même de le crier à l'envi et dans tous les environs, il faut sortir les avirons, si ce n'est les rames, pour avancer à contre courant.
   Comme c'est le cerveau qui produit ce courant,  afin d'électriser plus que d'électrifier le corps, il est d'autant plus difficile de faire de la résistance sans risquer le court-circuit!
   Jusqu'à présent, les mouvements incessants du corps compensaient la production électrique, aidés par quelques monumentales colères évitant les mises en surcharge du système.
   J'avais réussi à me débarrasser de mon encombrante colère, mais le chemin jusqu'à l'acceptation de l'immobilité me paraît escarpé et long, ce qui me contraint au mouvement!
   Je pourrais dire que je me mords la queue si j'étais encore assez souple pour ça, si je l'ai été un jour!
   Me voici donc en quête de l'immobilité perpétuelle de mon corps, pour y arriver je dois faire bouger mon cerveau, le mettre à la gymnastique en quelque sorte.
   J'avance lentement, malgré quelques avancées capitales, me rendre compte que remuer la tête en tous sens n'était d'aucune efficacité, entre autre! J'ai bien essayé de transformer mon cerveau en miroir pour qu'il réfléchisse malgré lui, puis je me suis enfoncé des ampoules électriques dans les oreilles afin que jaillisse la lumière, peine perdue!
   Cependant tout espoir n'est pas perdu, j'ai compris qu'il ne me fallait que changer d'envies, pas les supprimer. Il faut avoir envie d'avoir envie d'une nouvelle vie...
   Mais...c'est le résumé de ma vie!
 
 

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