dimanche 15 avril 2018

Mauvais élève ou mal élevé?

   La grande question que tout parent se pose au moment d'emmener son enfant à l'école pour la première fois, est-il vraiment plus intelligent que les autres?
   Puis, dès le premier soir, on pressent un début de réponse, le regard de l'institutrice n'est pas illuminé comme le notre lorsqu'elle parle de notre enfant et de ses prouesses de la journée. Notre joyau n'a rien fait de plus que les autres, à savoir suivre les consignes!
   De toute façon, si votre enfant avait la moindre velléité d'indépendance, il serait vite classé comme "potentiellement à problèmes", dès lors il le deviendra inévitablement, puisque l'autorité elle-même l'y contraint!
   L'enchaînement se fait naturellement jusqu'au fatidique franchissement de ligne, l'enfant devient un mauvais élève, avant que de se définir lui-même comme LE mauvais élève.
   Cela devient un titre et un titre...ça se mérite, voire ça se revendique, il devient national, quel que soit le lieu, un dossier lourd...de conséquences et surtout porte ouverte aux préjugés.
   Le titre du texte n'est pas un simple jeu de mots, je crains qu'il s'agisse bel et bien d'un très vilains jeu de maux.
   Je peux le dire, j'ai vécu une étrange scolarité, liée à ces jugements hâtifs du corps enseignant dans ce qu'il a de plus vil, le complexe de supériorité. Ce qui est extrêmement nuisible de la part de personnes qui ne sont, finalement, que les plus idiots des intellectuels!
   La situation était simple, je comprenais tout de suite l'explication donc, lors des inévitables répétitions explicatives, je m'ennuyais. Et, pour vaincre l'ennui, il n'est rien de mieux que la pitrerie, les sanctions sont moins sévères de la part d'un enseignant qui a souri de nos frasques!
   Il arrive un moment, cependant, où le professeur le plus calme ne peut plus le garder, c'est là que les ennuis commencent!
   Quelques enseignants, souvent femmes, ont essayé de m'aider, mais ils étaient trop peu nombreux pour que j'ai foi en eux, j'ai préféré me laisser détruire en y apportant ma contribution, au moins avais-je l'impression d'être utile!
   Mais le mal était fait et j'étais définitivement classé mauvais élève, les professeurs me connaissaient avant que de m'avoir rencontré. Là encore, que faire d'autre que devenir le mauvais élève appelé de leurs voeux?
   Je ne veux en rien me dédouaner de ma part de responsabilité, je suis l'artisan de ma vie mais j'ai un sentiment d'abandon étrange, il y a forcément une personne au moins qui s'est rendu compte de la situation. Je n'en ai rien su!
   Je refuse pourtant de juger mon passé et ses acteurs, j'essaie juste d'y puiser ce qui m'est nécessaire pour continuer d'avancer et devenir, enfin, bien élevé!

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