mardi 17 avril 2018

Je préférerais mourir de mon vivant.

   La seule véritable connaissance acquise de l'humain est qu'il va mourir, tout le reste n'est que billevesée puisque nous en ignorons même la date! Nous arrivons, parfois, à en connaître la cause peu avant la fin, c'est de bien peu d'intérêt puisque, souvent, trop tard!
   Notre société semble pourtant en plein refus de cette simple vérité, non seulement nous voulons savoir le pourquoi, mais il nous faut absolument retarder le moment inéluctable de la fin, quel qu'en soit le prix!
   Justement, la vie me contraint à accepter des changements que je pourrais trouver inacceptables pour certains. Ils ne le sont pas encore, mais certains épisodes laissent craindre le pire pour ma mobilité et, par dessus tout, la souffrance qu'ils engendrent.
   Certes, il existe des drogues suffisamment puissantes pour circonvenir les douleurs les plus terribles, mais elles ne sont qu'un leurre et finissent invariablement par être inefficaces. Sans parler du risque d'oublier sa lésion et de l'aggraver, cela ne peut-être qu'un pis-aller.
   Je suis dans la difficile acceptation d'un état que je ne puis nier, je sais que je peux le stabiliser par quelques efforts d'hygiène de vie, c'est ce qui m'occupe, voir me préoccupe, en cette période d'ennuis!
   Mais il est une réalité que je ne peux fuir, les différents examens ont eu raison de mes derniers espoirs, l'état de délabrement de divers endroits de mon dos ne peut que se dégrader. Pour l'instant la médecine ne peut rien promettre de fiable, leurs tentatives tiennent du coup de poker, au moins ont-ils eu l'honnêteté de me le dire! Pour des personnes qui ont l'habitude d'intervenir dans le dos des gens, avouez que c'est surprenant!
   La récente période de troubles climatiques m'a donné un aperçu de ce que je devrais accepter comme quotidien, je dois bien avouer que sans drogues dures cela paraît difficilement acceptable. J'ai pourtant décidé de ne pas tomber dans ce piège, même remboursée par la sécurité sociale la codéine reste une drogue.
   Mais les moyens de lutte contre la douleur ne sont pas légion, l'acceptation reste une base tant qu'un certain stade n'est pas atteint. Là, seule l'immobilité peut atténuer la violence de la douleur, mais ce n'est qu'un adoucissement de la peine.
   L'immobilisme lui-même devient douleur, vécu comme une ultime contrainte, la liberté de mouvement entravée est mortelle pour un observateur, où puiser les inspirations qui permettent la respiration s'il n'est que des murs pour m'entourer?
   En tout cas, il est une certitude qui s'est fait jour au cours de cet épisode douloureux, je refuse par avance toute tergiversation, je n'accepterais de mourir que de mon vivant...bien vivant!!!
 
 

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire