mercredi 7 février 2018

Conversations avec les arbres.

   En ce froid mercredi, nous avons décidé, en compagnie de mon apprentie horticultrice, de rendre visite à nos amis les arbres.
   Nous étions en quête de graines, mais prendre conscience qu'une toute petite et fine plume donnera un majestueux Platane m'a rappelé à mon émerveillement pour la magie de la nature.
   J'ai l'émerveillement particulièrement expressif, certains le savent, pas Maëva!
   Elle n'a pas l'habitude d'une grande variété de vocables, c'est son air ébahi qui me l'a rappelé, me poussant à lui enseigner le verbe dans le même temps que les noms des arbres rencontrés.
   Leurs noms latins ajoutant à la richesse de la poésie que je créais pour ma jeune épigone, tant et si bien que notre promenade fut plus rafraîchissante par ses mots que par le climat, pourtant hivernal!
   Notre première rencontre fut elle d'un joli Frêne, dont le nom latin, Fraxinus exelsior, prouve qu'il est un logement de luxe pour les animaux.
   La blancheur d'un Bouleau verruqueux attira alors nos regards, les lambeaux d'écorces s'enroulant provoquèrent les premiers émois de mon élève, s'extasiant tout autant de leur beauté. Je complétais sa joie en lui expliquant les usages qui en étaient faits, colle ou pâte à papier.
   Un Cèdre, venu tout exprès du Liban, me permit de lui apprendre la différence entre feuillus et conifères ainsi qu'entre les feuillages persistants ou caducs. Vous, vous n'avez qu'à prendre un dictionnaire!
   Un Bouleau pubescent, cousin du Betula verrucosa cité plus haut, par son tronc gris et ses branches plus rouges fit comprendre le jeu des espèces et des genres pour les arbres.
   Nous croisâmes ensuite quelques Carpinus betulus, fiers de leur charme, s'exhibant sous des formes naturelles ou excessivement taillées mais toujours beaux de leur noirceur hivernale, quelques feuilles marescentes ayant résisté aux tempêtes ajoutent, par leur teinte marron, un charme à ces Charmes.
   Passant au milieu de pins, qu'ils soient des Pinus nigra 'Austria' ou pinea, ils nous donnèrent l'envie de pains au chocolat.
   Près de la boulangerie, un magnifique Sorbus aucuparia entretint notre conversation par l'explication de son nom commun, Sorbier des oiseaux, venu de ses grappes de fruits appétissants.
   Des Quercus ilex essayèrent bien d'embrouiller l'esprit de ma petite protégée, mais le feuillage persistant, fut-il celui d'un Chêne vert, est bien compris!
   Le trouble aurait pu venir d'un Acer pseudoplatanus mais il voisinait avec le Platanus acerifolia qu'il prétend copier, à moins que ce ne soit l'inverse. L'histoire de cet Erable faux-platane et de ce Platane à feuille d'Erable a beaucoup plu à la minette!
   Pour finir cette balade arborée, je lui offrais un peu de l'exotisme de l'Olea europea qui ne nous offrira sûrement jamais d'huile, suivit par le Peuplier noir d'Italie, si bien implanté dans nos contrèes qu'on en oublie ses origines méditerranéennes!
   Enfin, le Salix babylonica mit un terme à notre tristesse de déjà devoir rentrer, puisqu'il s'offrit de pleurer pour nous!

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