mercredi 20 septembre 2017

A-priori.

   "Se fondant sur des données antérieures à l'expérience" nous dit notre Rousse nationale.
    C'est une forme de préjugé, mais j'ai parfois l'impression que c'est devenu un mode de pensée, pour ne pas dire de vie, commun. Nous allons tellement loin dans le jugement des faits et gestes de chacun qu'il ne nous restait plus qu'un cap à franchir, il semblerait que nous y soyons.
   Dès le plus jeune âge, nous voici victimes des premiers à-priori, de "on en fera un docteur, c'est sûr" à "tu ne seras jamais qu'un bon à rien", nous avons tous eu droit à nos prédictions familiales qui, fort heureusement, s'avèrent souvent aussi erronées que déplacées.
   Nous pourrions penser que, modernité aidant, il y aurait une évolution positive du problème. Que nenni, bien au contraire, on prétend remplacer le "bon sens populaire" par de la technologie, c'est la génétique qui décidera et, plus encore, beaucoup plus encore, la position sociale des parents.
   Mais ce n'est plus le seul domaine où les à-priori abondent, la voiture que nous possédons nous donne un certain statut, les vêtements que nous portons nous font appartenir à un groupe social, les exemples pullulent.
   Que dire de la politique, nous passons de l'occultisme le plus sombre à une transparence excessivement lumineuse, de "ne rien voir" à "tout juger". Nous en sommes à préjuger de ce que deviendront nos femmes et hommes politiques avant qu'ils n'aient eux-même pensé à leur avenir, ça tourne presque à l'oniromancie!!
  Rien que de très normal me direz-vous, certes, le monde est ainsi fait mais, où cela m'inquiète quelque peu, c'est que j'intègre un milieu professionnel qui se fait une profession de foi du "pas de préjugé", et là!!!
   Entrée en matière, j'ai cinquante ans et j'intègre un métier qui m'était quasi inconnu, cela fait de moi quelqu'un de suspicieux, je ne suis pas de leur monde, je suis donc regardé comme un étranger, avec tout ce que cela implique de préjugés!
   Il est normal de se faire sa place, ce n'est donc pas si grave, ce qui me semble l'être plus, c'est l'acharnement que mettent ces mêmes professionnels à nous décrire par le menu ce que sont les caractères des résidents.
    Nous débutons avec tant d'à-priori que nous sommes sur la défensive, méfiants face à des personnes dont la sensibilité est exacerbée par leur situation de handicap.
    Heureusement qu'il existe des professionnels qui comprennent qu'il vaut mieux arriver face à un usager avec un regard neuf. Ce milieu que je prétends intégrer, voué à l'humain dans ce qu'il a sans doute de plus fragile, sa dignité, m'attire sans le moindre doute.
    Mais il m'arrive une succession de faits, une de ces lois des séries où il est écrit que je n'ai pas le droit de m'asseoir, en tout cas pas tout de suite. Je pensais avoir atteint un stade nouveau, être enfin capable de m'arrêter, ça avait l'air bien parti, puis c'est mon corps qui se met à regimber, maintenant que je ne lui demande plus d'efforts. Il semblerait qu'il ait des à-priori contre les activités non-physiques!!!

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