lundi 5 décembre 2011

J'aime l'hôpital, épisode deux.

   Je vous avais dis que je reviendrais sur cette traumatisante expérience, voici donc la suite des aventures de Fleuriquet à l'hôpital.
   Là, ils ont attaqué dès potron-minet, réveillé à cinq heures du matin pour m'entendre dire que je ne dois plus rien avaler jusqu'à dix heures trente, heure prévue pour une échographie de ma vessie, pas même un verre d'eau alors que j'affiche quarante degré de température! Et, ultime épreuve, il faut arriver la vesssie pleine, l'angoisse, dois je faire pipi une dernière fois, avec ce que je transpire et l'interdiction de me désaltérer, ma vessie se remplira t elle?
   10h30, radiologie, je suis très curieux de nature, une auscultation radiologique de mes organes internes ne peut que m'intéresser. Mais voilà, je suis tombé sur un radiologue qui avait l'air plus malade que moi et qui me renvoyait à internet pour répondre à mes questions! Le dialogue a donc tourné court et, vingt quatre heures après mon examen, je ne sais toujours pas si mes résultats dévoilent quelque chose de grave, même le docteur m'avoue n'en rien savoir, c'en serait presque inquiétant!
   Bref, le reste de la journée s'est déroulé dans cette habituelle nonchalance hospitalière, entrecoupée par les toujours surprenantes visites de notre voisine de chambre atteinte d'Alzheimer et qui cherche désespérément son mari, cela est plus drôle que pathétique car elle évolue dans sa bulle et est toujours souriante.
   Puis arrivent les changements d'infirmières à qui il me faut confirmer que mon voisin n'est plus sous oxygène sur décision du médecin, les interroger sur les soudains changements de rythme dans ma médication, mais rien d'outrageusement inquiétant! Je ne reviens pas sur les repas qui n'en ont que le nom, et encore!
   Ce qui me chiffonne le plus dans ma vision de l'hôpital est l'hygiène, deux jours dans ce lieu et pas l'ombre d'une femme de ménage, une toilette sommaire de mon impotent voisin et l'interdiction qui m'est faite de pouvoir prendre une douche à cause de mes perfusions me poussent à croire que la crasse est la meilleure des thérapies pour les malades que nous sommes!
   Le soir revient, une sourde angoisse nous envahit, mon voisin et moi, va t on devoir à nouveau subir les assauts de Attila le Hun et de Calamity Jane? Non, ce sont deux sympathiques dames, tellement sympathiques que nous ne les verrons que deux fois dans la nuit et encore fut ce sur appel de mon voisin! Il y a, décidément, des inégalités de traitement dans le milieu médical!
   Le temps passe lentement mais il passe, inexorablement, même ici! Heureusement, le train train qui s'instaure voit sa monotonie interrompue par les surprenantes apparitions de notre voisine, cette charmante dame de quatre vingt quatre printemps déambule sans cesse dans les couloirs et les autres chambres afin de vaincre l'ennui et la tristesse du lieu. Elle ne recherche qu'un peu de compagnie et des oreilles attentives. Certes, son discours est quelque peu décousu, mais elle a encore de longs moments de conscience ce qui en fait une fort aimable présence et nos conversations, pour surprenantes qu'elles soient, n'en sont pas moins un fort agréable passe temps.
   Je veux, cependant, rendre un hommage appuyé à son mari, après soixante deux ans de mariage, il se retrouve à donner à son épouse la plus belle et la plus grande preuve de l'amour qu'il éprouve encore pour elle. La sincérité de son comportement est d'autant plus flagrante que son épouse, s'envolant vers d'autres cieux, n'en a plus totalement conscience. Le don de soi dans l'abnégation la plus totale, n'est ce pas là une magnifique définition de l'Amour?
   Voilà que l'hôpital me rend romantique, il est grand temps qu'ils me relâchent, à moins que ce ne soient les visites régulières de ma Cathy et le soin qu'elle prend de moi qui me rendent toujours plus Amoureux, donc sensible au monde qui m'entoure.
   Voilà, je ne pense pas venir vous reparler de cette expérience à l'hôpital, j'en suis sorti en bonne santé, n'est ce pas là le plus important? Ma grande mansuétude me pousse à vous autoriser à continuer d'observer cet écran qui vous obsède tant, mais soyez prudents, vous pourriez tomber sur un autre de mes textes!

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