dimanche 7 octobre 2012

Dictature, dictateur, dis qu't'as tort.

   Je veux, par ce texte, m'élever contre toute forme de dictature, évidemment, mais, surtout, de la plus pernicieuse de toute, celle qui ne dit pas son nom, la dictature du "bien-pensant", ce que, tous les jours, l'on nous impose d'accepter en nous interdisant de, simplement, dire notre mécontentement. Il ne faut plus être contre, c'est une posture négative, il faut être pour, tout le temps, quel que soit le sujet, avant on disait : "je ne veux voir qu'une seule tête", aujourd'hui, ce serait plus tôt : "je ne veux voir qu'une seule pensée"!
   La pensée unique, tous les dictateurs l'ont rêvée, notre société consumériste en a fait un art de vivre. Le système est simple, si un produit est consommé par de nombreuses personnes, c'est que c'est un bon produit, prenons l'exemple, très parlant, de Mac D. (je ne cite pas son nom pour que personne ne le reconnaisse), tout le monde dit que c'est dégueulasse, mais tout le monde en bouffe (oui, on ne peut pas parler de manger dans ce cas précis, il ne faut pas pousser). Les émissions de télévision sont toutes nulles, beaucoup de gens sont d'accord là dessus, mais ce sont les mêmes qui les regardent!
   Que dire de nos conditions de travail, elles se dégradent comme si nous étions revenus au début du vingtième siècle, cadences infernales, salaires qui tombent en décrépitude et il faut accepter cela sous peine de licenciement, qui finit par arriver de toute façon, mais tout le monde rentre la tête dans les épaules et se dit que le boulet leur passera au dessus et qu'ils n'en sentiront que le vent. Celui qui se le prend est mis au ban de la société, même ses anciens collègues trouveront de bonnes raisons aux agissements patronaux, prêts à tout pour garder leur travail d'esclave!
   Dans le domaine de l'art, il faut reconnaître que les faux artistes sont très forts, la moindre critique négative est traitée comme une incapacité de son auteur a évoluer. Faire pipi sur une toile, chanter une chanson sans paroles sur une musique mainte fois reprise ou copiée, réaliser un film sans acteurs professionnels, bref, faire de l'art qui n'en est pas est devenu une démarche artistique, ils sont forts ces débiles profonds qui arrivent à soutirer des fortunes à des philanthropes qui doivent faire se retourner Molière dans sa tombe!
   La science n'est pas épargnée et chacun y va de sa petite analyse qui, elle seule, détient la vérité, surtout si elle va dans le sens des marchands. Chaque expérience entraîne une contre expérience qui prouve que la première est erronée, cela permettant d'apporter un discrédit sur les scientifiques que n'aurait pas reniée notre chère inquisition. Le résultat est que nous ne pouvons plus avoir confiance en personne et chacun se demande quels intérêts défend le chercheur qui dévoile une vérité, sans vouloir simplement savoir si ce qu'il dit est avéré.
    Même dans notre vie de tous les jours, que ce soit en famille ou avec des amis, le silence doit se faire quant à une quelconque critique négative sur quelque sujet que ce soit, tout doit être beau et bien. Sauf pour le cas particulier de l'immigration où, bizarrement, chacun a, non seulement le droit, mais le devoir de se lâcher, c'est de la faute des immigrés quelle que soit leur génération, ils concentrent tout le mal être de notre société. Mais, hormis cet exutoire, il faut que tout soit parfait et, si ça ne l'est pas, peu importe, il suffit de faire semblant.
   Voilà, alors que dire d'autre que: "tout va bien!"
 
 

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