mercredi 2 mai 2012

j'aimerais en débattre.

   Je me livre à un exercice périlleux ce soir, je veux faire le compte rendu du débat entre les deux candidats à l'élection présidentielle, sans y avoir le moins du monde assisté, évidemment. Les péroraisons de ces deux pitres ne me touchent plus guère, il n'est que leur misérabilisme pour me faire sortir de mes gonds.
   Pour éviter de m'user la voix et les nerfs, il ne me restait pas d'autre choix que le grand air. Ma chance est d'habiter Dinan, où les promenades sont toujours un délice et que le climat est doux donc propice à la déambulation littéraire. C'est assis sur les remparts qui dominent le port et le viaduc que je prétends entendre les intenables promesses de ces deux tristes sires, qui ne manqueront pas de se traiter mutuellement d'incapable. Ils ne se rendent même plus compte qu'ils nous prouvent ainsi leur incapacité à gouverner l'ingouvernable.
   Ils ne seront que les porte-voix des financiers et autres agences de notation qui prouveront leur capacité de rétorsion contre tout comportement anti-capitaliste.  Il suffit de regarder la Grèce et l'Espagne, nul n'est prophète en son pays et les deux zigotos de ce soir pas plus que les autres. Je les entend d'ici, tous les deux, l'un vilipende l'autre pour sa mauvaise gestion des cinq dernières années, l'autre le vilipende pour sa mauvaise gestion des cinq prochaines années!
   L'un éreinte l'autre pour ses propos insultants qu'il a pu tenir pendant la campagne, l'autre répond qu'il se sent insulté d'être traité d'insultant. L'un fait de la surenchère sur les promesses de l'autre, qui, en retour, surenchérit derechef. Ils promettent de tenir des programmes que nul ne saurait financer, là dessus tout le monde est d'accord, mais comme tout le monde vit à crédit, personne n'y prête plus attention!
   Alors nos deux lascars continuent de promettre de plus belle, l'un promet des lois sociales inapplicables, l'autre promet des lois qui, à force de xénophobie, finiront par nous rendre expulsables de notre propre pays, que l'on y soit né ou non. Ils sont capables de toutes les extrémités les bougres, verbalement s'entend! Le ton va monter, les mots vont dépasser les pensées, mais ils n'en viendront pas aux mains, c'est que le politique est couard.
   Bref, tout ça pour en arriver à ce que les électeurs encore indécis le soient plus encore. Ces face à face ressemblent aux duels d'autrefois, ils ne donnent qu'une vaine promesse de la désignation du champion et, au final, il semble que la seule perdante soit la vraie démocratie. Allez, je vais rentrer et regarder la fin de cette pitoyable exhibition afin de me conforter dans l'idée de voter blanc.

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