dimanche 16 septembre 2012

Laissez mon empreinte carbone tranquille!

   En ces temps d'incertitudes météorologiques, avec ces saisons qui foutent le camp, il est grand temps de s'inquiéter et de réagir. J'ai pris contact avec des organismes écologiques afin de voir si je puis apporter mon modeste écot à la lutte contre le dérèglement climatique. Je ne sais pas pourquoi les médias continuent de focaliser sur les intégristes musulmans, alors que le vrai danger vient d'ailleurs, les intégristes écologistes sont en train, de façon pernicieuse, de prendre le pouvoir et pensent instaurer une dictature du "bien agir pour la planète"!
   Si je veux, vraiment, apporter ma contribution à la lutte contre le dérèglement climatique, il me faut, m'a-t-on dit, contrôler mon empreinte carbone. "Fichtre, qu'est ce donc que cela?" demandais je, un peu pris de cours et même interloqué, n'ayons pas peur des mots. Je me fis expliquer que c'est le calcul qui permet de savoir combien de gaz carbonique je rejette en une année, j'en eus le souffle coupé, ce qui me permit d'économiser quelques grammes de CO2, "c'est toujours ça de pris", me dis-je en mon for intérieur.
   Décidément, ma lutte contre la ruine de notre climat commençait bien, c'est à partir de ce moment, pourtant, que les choses ont dégénéré. Des âmes charitables, passées maîtres dans l'art de ne plus émettre de gaz carbonique, ont entrepris de m'expliquer que chacun de mes gestes entraînait, inévitablement, une émission  de carbone nuisible à la couche d'ozone.
   "Chacun de mes gestes?" m'exclamais-je, à nouveau interloqué, c'est que l'on interloque beaucoup dans le milieu de l'écologie! Il me fallut bien me rendre à l'évidence, arrêter de respirer n'allait pas suffire, j'allais devoir revoir mes façons de vivre. Heureusement, ma motivation restait intacte, ce n'est pas quelques écueils qui allaient nuire à mes bonnes intentions, "je vais prendre le taureau par les cornes" annonçais je à mes nouveaux amis. "Tu ne penses pas si bien dire" me répondirent ces chers écologistes, " les bovins sont les plus grands émetteurs de gaz carbonique et leur consommation provoque une envolée de ton empreinte carbone!".
   Je devrais ne plus manger de viande ou, au moins, diminuer de façon drastique mes envies carnivores! "Enfer et damnation" hurlais-je," mais ces gens là sont des fous dangereux!". Ils voudraient nous transformer en herbivore les bougres de benêts! Là, il fallait que je trouve à argumenter pour me sortir de cette mauvaise farce dans laquelle je m'étais, bien imprudemment, engagé. Je me souvins alors, fort à propos, de ce que m'avait dit l'un de mes anciens co-religionnaire de l'écologie active, " les bovins, par leurs seuls pets, nuisent plus à la couche d'ozone que tous les véhicules réunis!". Mais les bovins sont des herbivores si je ne m'abuse, donc une surconsommation de végétaux pourrait provoquer un phénomène similaire chez les humains! Nous péterions tant que le trou de la couche d'ozone s'ouvrirait de façon exponentielle!
   Voilà, je vais essayer d'affiner mes recherches, mais, en attendant, je crois que je ne vais rien faire de plus que baisser un peu ma consommation électrique et d'énergies fossiles et continuer à manger de la viande, je la mangerai un peu plus crue, ainsi aurai je bonne conscience et mon empreinte carbone ne s'en portera pas plus mal.

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