jeudi 6 février 2020

Nom de zeus!!!

   Il m'arrive un truc tellement délirant que je n'ai trouvé aucun titre aussi approprié que cette exclamation liée à ma découverte de l'antiquité grecque au collège, je l'utilise lorsque je ne trouve plus mes mots, vous en rêviez, hein? Profitez de l'instant car il ne durera qu'un instant… voilà!
   J'ai donc rencontré un chirurgien dont mes parents m'avaient fait la promotion, avec raison comme des parents, ce docte docteur ayant le don de réparer les dos capricieux, comme le mien en ce moment, faut-il le préciser. Or donc, ce fabuleux homme, dans son immense respect de son art et de son patient, a réussi à me convaincre que je pouvais réparer mon dos tout seul puisque j'avais déjà commencé, où que mon dos avait commencé à mon insu, peu importe l'essentiel est là. Il est si doué qu'il a même réussi à me faire comprendre pourquoi nous prenons le nom de patient tant il a de retard!
   Je suis ressorti de ces entretiens convaincu que je n'avais qu'à suivre les consignes de cet homme avisé pour ne plus avoir de problèmes de dos. Nous avons mis au point, avec mon kiné, très avisé lui aussi, une stratégie de combat adaptée à l'explosif personnage que je peux être parfois, surtout que j'ai arrêté de fumer..tout ce qui peut se fumer.. du coup je suis un peu électriquement énergiquement hyperactif. Heureusement, mon corps l'a bien compris et m'a mis en mouvement sans demander à ma tête.
   Parti pour ma boucherie préférée qui est à quelque distance de ma cuisine, c'est nanti de ma viande et d'un saucisson à l'ail que je me suis égaré sous le soleil breton et son éclatante lumière. Mes pieds m'ont alors mené vers la côte où la marée était haute ne laissant qu'une bande de rochers accessibles par des sentiers étroits. C'était l'heure et l'endroit des gens qui courent, équipés comme des gens qui courent après de quelconques performances, ou pour être sûrs qu'ils ont bien fait ce qu'ils ont fait, en tout cas ils ont les preuves avec tous ces appareils, sanglés de partout, ils ressembleraient à des rôtis s'ils étaient plus gras. Bref, je faisais un peu dépareillé avec ma tenue "de ville", seules  mes chaussures étaient adaptées, c'est pour ça que mes pieds n'ont pas eu la moindre hésitation à m'emmener dans une drôle de promenade.
   Les personnes  croisées m'expliquant, au fur et à mesure des rencontres, le chemin à suivre, je ne me suis pas égaré tout de suite, c'est un escalier peu sympathique qui m'a poussé hors du sentier convenu. Les rochers qui longeaient l'escalier et l'escarpement auquel il menait étaient très accessibles, me semblait-il suffisamment pour que je m'y engage allègrement. Bien m'en pris, la vue magnifique sur la mer et, plus encore, sur ces arbres bien vivants, accrochés à la paroi de granit par des racines bretonnes profondément enfoncées dans la roche.
   Tout à mon extase du regard, je ne prenais plus garde à mes pas qui, continuant de maintenir mon équilibre, me menèrent au bord du précipice pourrais- je dire tant les rochers me parurent soudain escarpés. De magnifiques entailles dans la masse granitique me barraient le passage, profondes et raides comme de petites falaises elles inciteraient à la plus grande prudence si le demi-tour n'était compromis par la marée haute. Il fallait donc continuer par de l'escalade, heureusement facilitée par les trous du magma millénaire.
   Je vous passe les détails du périlleux passage puisque ce ne sont que des détails, j'ai fini par retrouver le droit, bien que serpentueux, chemin et ses sportifs qui, au vu de leurs regards, parurent très surpris de me voir apparaître par cet endroit vêtu comme je l'étais. J'étais d'ailleurs aussi surpris d'avoir eu l'audace de les surprendre que j'ai dû m'assoir un moment pour me remettre de mes émotions. Elles étaient d'autant plus fortes que je venais de me rappeler que j'avais oublié que, si mon dos appréciait de ne plus être malade, il n'en allait pas de même de l'autre problème dont j'omets jusqu'au nom bien que cela reste un problème.
   C'est à peu près à ce moment là que m'est venue mon exclamation, face au soleil couchant, assis sur une marche de pierre, méditant sur cette joie retrouvée d'être fou à nouveau en mangeant mon saucisson à l'ail comme une banane pour goûter.
   Une impression de renaissance confirmée au fil de mes pas sur le chemin du retour à la civilisation par les échanges de saluts autant que de regards aimables, ce qui n'est pas une tradition malouine habituellement!

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