mercredi 3 octobre 2018

Une immortalité héréditaire.

   S'il est une personne que l'on ne peut qu'aimer, quoiqu'il arrive, c'est notre Maman, je n'en ai pas le moindre doute. La simple idée de ne plus la voir est inconcevable, n'est-ce pas?
   Si je veux ici rendre cet hommage à ma Maman, c'est qu'elle vient d'échapper au pire lors d'un accident de la route, elle aurait pu nous quitter comme ça, en pleine santé. Je pourrais, bien sûr, épiloguer sur ce ton et vous faire verser les larmes que je n'ai pu retenir, mais, à l'instar de cette même Maman, je suis un incorrigible optimiste!
   Alors je préfère y voir un autre héritage maternel, cette fameuse immortalité dont je me targue dans l'un de mes textes précédents, je la tiendrais donc de ma Maman! D'ailleurs les brefs messages que nous avons pu échanger me le confirment, elle a aussi conservé son sens de l'humour!
   S'il est ce qui me permet d'écrire ces lignes le coeur léger, cet accident m'a surtout ouvert les yeux, si je dois écrire l'amour que je porte à ma Maman autant le faire de son vivant!
   Ô toi, Maman, petit bout de femme aussi discrète qu'efficace, entourée de quatre mâles, dont trois sont tes fils. Tu as su conserver notre respect, même dans les périodes les plus irrespectueuses de l'adolescence, ce qui n'est pas peu dire!
   Certes, ta façon de montrer ton amour aurait pu nous laisser croire à une forme de dédain, alors que ce n'est que cette foutue pudeur bretonne, ne rien laisser paraître. Je n'ai qu'un seul souvenir d'un véritable mouvement d'humeur, je vois encore tes lunettes glisser sur la table de la cuisine!!! La suite ne m'appartient pas.
   Il nous aura donc fallu grandir pour comprendre que la stabilité et la fiabilité étaient tes qualités, mais elles étaient occultées par un voile de peur qui, là encore, ne m'appartient pas.
   Ce n'est qu'en soulevant le voile que l'on peut percevoir toute la force dont tu as fait preuve pour essayer de conserver un aspect de famille à un groupe devenu aussi disparate.
   J'ai pleinement conscience, ma chère Maman, de ton courage, comment aimer des hommes qui ne s'aiment pas? C'est une étrange question, qui est pourtant ta réalité, mais, là encore, je crains que cela ne m'appartienne plus.
   Ce qui m'appartient totalement, par contre, ce sont les sentiments à ton égard qui m'animent Maman. D'abord cet amour immodéré que je te porte, m'éclairant sur ce que je prenais pour des défections alors que tu étais, tout autant que moi, victime. Ensuite, ce respect que tu as su m'inspirer par la confiance aveugle que l'on pouvait te faire, par ces moments où tu m'expliquais la cuisine à laquelle j'essayais, tant bien que mal, d'apporter mon aide, aujourd'hui encore c'est comme toi que je cuisine!
    Ce n'est pas la seule de tes qualités dont j'ai hérité, mais il était une ombre qui m'empêchait d'en avoir une vision claire, maintenant que je laisse à nouveau filtrer la lumière tout s'éclaire.
   C'est tellement simple qu'avec ton bon sens j'aurais dû y penser plus tôt, j'aurais pu te dire bien avant combien je t'aime, Maman.





















Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire