mardi 4 septembre 2018

J'aimerais rentrer.

   Drôle de rentrée que celle de cette année, même si une certaine distance nous séparait, je vivais celles de mon fils malgré tout. C'est la première année où je n'ai plus d'élève, le dernier des trois a cessé les cours et, comme ses soeurs, enchaîné par un travail rapidement obtenu.
   Mais il aura fallu cette journée pour que j'en prenne totalement conscience, de voir tous ces parents préoccupés m'a réjoui, pour une fois qu'il est bon de vieillir je ne vais pas me refuser ce plaisir! Alors je me suis fait le témoin privilégié de ces scènes délirantes générées par les rentrées de primaire, déprimaires devrais-je dire tant certaines mines sont déconfites, mais ce sont rarement celles des enfants.
   En fait, je n'arrive pas à cerner les raisons de ces mines attristées, j'ai le sentiment que certains parents ont l'impression d'abandonner leurs enfants chéris. Comme s'ils rejoignaient un monde plein de dangers où les autres élèves n'attendent que leur départ pour agresser leurs bébés d'amour.
   Alors que ces mêmes enfants n'attendent que le départ de leurs enquiquineurs de parents pour laisser éclater leur joie de retrouver leurs amis! La cour de récréation  devient un haut-lieu de débats passionnés dès les derniers parents partis et il n'est que l'appel pour ramener un semblant d'ordre, l'enfance ne change pas, toute en sincérité et joie de vivre.
   Les quelques enfants qui jouaient au ballon en fin d'après-midi, attendant leurs retardataires de parents, avaient le regard encore brillant de l'excitation de cette si importante journée. En leur restituant leur ballon qui avait fugué je me suis rendu compte qu'ils étaient heureux, tout simplement heureux, d'avoir repris l'école.
   Cela m'a paru moins évident le lendemain, en passant devant les collèges, il y a moins de parents et ils n'osent qu'à peine sortir de leurs voitures, larguant leurs adolescents plus qu'ils ne les déposent. S'ils attendent, ce n'est que pour vérifier que leur rebelle entre bien dans l'établissement, mais il va tergiverser. Maintenant qu'il va devoir couper son téléphone pendant la journée il faut qu'il envoie le plus de "bouteilles à la mer" possible avant que d'être coupé du monde "réel"!
   Il y a aussi quelques fumeurs, voire vapoteurs, à treize-quatorze ans mais je ne porterais pas de jugement, ça appartient à chacun. Quelques groupes expriment leur joie de se retrouver, à cet âge là aussi les amitiés scolaires sont importantes. Finalement, la rentrée dans l'établissement se fit dans le même brouhaha que la veille dans les écoles primaires, il est des habitudes qui ne sauraient changer!
   Voilà, j'ai tant décroché de la rentrée que j'en suis à ne plus même rentrer chez moi, peut-être est-ce une manière de ne plus rater mes entrées!

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