jeudi 13 décembre 2012

Je suis un homme à fables.

   C'est un fait que vous, lecteurs de ce blog, ne pouvez nier, certains de mes textes sont des fables qui ressemblent à des affabulations alors qu'elles ne sont que des histoires fabuleuses. Je suis un hommes aussi affable qu'à fables, je déclenche des joies ineffables quand je fabule, c'est mon point faible mais je reste fiable puisque mes histoires sont identifiables. C'est fabuleux l'intérêt que je porte à ces fariboles, à tel point que ça en devient inénarrable comme certaines aventures que je vous narre, ce ne sont pourtant point des fables puisque je n'affabule pas, peut-être sont ce des nouvelles, mais je n'innove point, je crois qu'en fait,  c'est indéfinissable.
   Pour vous prouver ma haine de la poésie, j'en avais écrit une, donc pour parler de mon amour pour les fables, je ne vais pas en écrire une! Sur quel sujet pourrais je inventer une fable, d'ailleurs, je suis en plein lancement de mon entreprise paysagiste et j'ai l'esprit à des choses plus concrètes qu'une historiette délirante. Tout au plus, je peux vous raconter une anecdote qui m'est arrivée dans le jardin d'une cliente, une Anglaise pour tout vous dire, non, je n'affabule pas, j'ai des clientes Anglaises et elles ont l'air très contente de ma façon de jardiner!
   J'étais en train de bêcher un coin de gazon afin d'implanter un massif de fleurs, comme souvent dans ces cas là, un rouge gorge s'est aventuré près de moi, ils raffolent des vers et insectes que le bêchage ne manquera pas de ramener en surface. Je vous ai déjà dit que je discutais avec les oiseaux et les plantes lorsque je travaille dans les jardins, j'engageais donc la conversation avec ce charmant petit volatile. Evidemment, il ne parle pas le langage des humains, je sifflotais mes phrases afin de mieux me faire comprendre, je commençais par me présenter car je ne l'avais jamais rencontré auparavant.
   Quelle ne fut pas ma déception quand je le vis pencher la tête sur le côté et me regarder avec un air de dépit et de défi, comme s'il ne comprenait pas ce que je venais de lui dire. Je recommençais mon sifflotement en apportant quelques stridulations à mes paroles, mais peine perdue, il m'ignora tout simplement et entama son repas sans autre forme de procès. J'étais abasourdi et déçu, jamais un oiseau ne m'avait ainsi snobé, même si je faisais des mouvements brusques, il restait stoïque, voire flegmatique!
   La cliente fit son apparition à ce moment là, j'allais lui expliquer le désarroi dans lequel m'avait plongé le rougeoyant volatile quand elle se mit à siffler et, là, chose absolument inouïe, le rouge-gorge lui répondit aussi sec! " C'est incroyable" m'exclamais je éberlué par la scène à laquelle je venais d'assister, "j'ai l'habitude de converser avec les congénères de ce charmant oiseau, qui, d'habitude, n'hésitent pas à engager la conversation, mais lui refuse même de me voir et voilà qu'il vous parle, serait ce l'un de vos intimes?" lui demandais je plein d'amertume.
   Elle me jeta un regard amusé et me dit: " c'est normal, vous avez sifflé en Français et c'est un rouge-gorge Anglais, il ne parle que cette langue comme tout Anglais qui se respecte."! Je ne lui ai pas dit qu'étant Anglaise, elle n'aurait pas dû parler notre langue mais, c'est une cliente et je ne suis pas sûr qu'elle aurait su faire preuve de cet humour si propre aux Anglais! J'attendis donc qu'elle rentre dans sa maison pour me venger sur ce snobinard d'emplumé, je l'ai prévenu qu'il ferait mieux de s'envoler et d'aller quérir sa pitance un peu plus loin, il n'a pas bougé, il s'est pris le coup de bêche de plein fouet, peut-être aurais je dû le prévenir en Anglais, enfin, c'est trop tard, souhaitons que ça serve de leçons à tous ces envahisseurs qui viennent picorer sur nos terres!

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