jeudi 3 juin 2021

sans handicap, s'il vous plaît.

    Cela fait plus de trois ans que je lutte pour accepter enfin mes handicaps, il faut dire que ça ne se voit pas du premier coup d'oeil car je suis le seul à savoir que j'ai diminué de moitié, les autres me trouvent normal, si les handicaps ne sont pas apparents ils sont reniés et c'est mon cas. Il pourrait être rassurant d'enfin rentrer dans le rang mais il semble que je n'y sois pas totalement prêt, il me reste un dernier écueil à vaincre, mon cerveau doit se mettre au diapason de mon corps mais comment les accorder alors que je n'ai pas l'oreille musicale !

   Je suis redevenu actif dans le milieu associatif puisque mon état de santé ne me permet plus d'activités professionnelles régulières. Là je peux régler mon temps de travail sur les fatigues de mon corps, enfin je devrais pouvoir si ce foutu cerveau cessait d'entrer en ébullition dès qu'il est fait appel à des bonnes volontés. Depuis trois mois le temps s'est remis à couler, ponctué de fatigues et douleurs mais heureux de vivre à nouveau et des rencontres et nouvelles amitiés que je noue dans mes journées de jardinage partagé. J'y ai trouvé un rythme adapté et tout semblait aller pour le mieux, jusqu'à ce qu'apparaisse mon pire ennemi, l'ennui. C'est là que la vie a décidé de provoquer les événements qui ont inspiré l'écriture de ce texte. 

   Au cours d'une fête de quartier à laquelle participait de nombreuses associations malouines dont les organisateurs de la "fête des corsaires" de Saint-Malo. Une soudaine odeur de poudre m'a transporté en d'autres temps, en d'autres lieux réveillant l'artilleur qui s'était fait si discret pendant trois ans. La folie ne m'est plus permise, mais rien ne m'empêche de refaire le fou ! 

   S'il ne s'était trouvée que cette rencontre l'oeuvre n'eut pas été achevée, ce n'est que le lendemain que le feu a été remis aux poudres, lors d'une fête du vélo à laquelle je ne participait pas comme cycliste, rassurez-vous, mais comme crieur public. Il m'a fallu déclamer un texte de ma voix la plus puissante et le déclic a eu lieu, redevenu celui qui fait ce que peu d'autres peuvent faire, je suis redevenu moi-même.

   La clef était donc là, ce n'est plus par les activités physiques que je pourrais m'exprimer mais bel et bien par mon art du beau verbe et ma façon de le déclamer. Ma bouche sera mon nouveau canon, ma voix en sera l'explosion et mes paroles en seront le souffle, j'espère simplement que je saurais prendre le recul nécessaire !!!

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